Signes de vie dans l’image du Suaire de Turin

BERNARDO HONTANILLA CALATAYUD
Professeur de chirurgie plastique, esthétique et réparatrice.
M. le chirurgien esthétique, esthétique et réparatrice.
Clinique Université de Navarre, Pampelune, Espagne
bhontanill@unav.es
ORCID : 0000-0001-6186-4791

Source :      https://trello-attachments.s3.amazonaws.com/56a214ad4aea4d76d5b4dd74/5e5e23e7d7d2b41a1ba27f90/11beaecc964131f2eb3c4c68b15622a4/19596-60487-10-PB.pdf


Abstract. Cet article expose plusieurs signes de vie présentés par le Suaire de Turin. Sur la base du développement de la rigidité cadavérique, on analyse la position du corps imprimé sur le Suaire. De même, la présence de sillons faciaux indique que la personne est vivante. Le drap de Turin montre donc à la fois des signes de mort comme de vie d’une personne qui a laissé son image imprimée à un moment où elle était vivante. Si le Suaire est une fraude, il s’agirait d’une œuvre d’art réalisée par un génie avec des connaissances médicales, médico-légales et traitement d’image d’au moins le XXe siècle. Si nous suivons le récit évangélique, nous constatons qu’il y a une juste symétrie entre les données présentes dans l’image et celles qui y sont décrites, à la fois de la mort et de la résurrection.

Mots clés : Suaire de Turin ; rigidité cadavérique; sillons faciaux; Résurrection.

Introduction
Dans une situation culturelle où la confrontation entre religion et science est encore vivante, l’étude du Suaire représente un lieu de dialogue constructif entre raison et foi. Ainsi, l’étude du Suaire de Turin constitue un bon paradigme de l’étude interdisciplinaire qui demande le dépassement du savoir fragmenté (Fernández-Capo 2015). L’objet de cette L’étude consiste à analyser l’image du Suaire de Turin sous l’angle d’un chirurgien plastique. Or, il est nécessaire de tenir compte des phénomènes chrono-tanato-biologiques qui se produisent après la mort d’une personne et en particulier à la suite du décès d’une personne décédée par crucifixion. Nous ne remettrons pas en question la validité ou l’ancienneté du suaire qui correspond à d’autres méthodes d’étude. Nous nous concentrerons simplement sur l’explication de l’image et la corrélation avec les Évangiles pour déterminer les symétries, les équivalences et les correspondances avec la description et l’explication que nous allons donner. Bien que de nombreuses études dans la littérature indiquent qu’il s’agit très probablement du suaire qui a recouvert le corps de Jésus Christ (Borrini and Garlaschelli 2019; Meacham 1983; https//www.shroud.com/; Barbet 1953), nous allons nous concentrer à dire si cette image provient d’un cadavre ou d’un corps vivant.

Barrie Schwortz est un expert du saint Suaire et juif pratiquant, et ce dernier, dit l’expert, rend son témoignage en tant que scientifique d’autant plus crédible. La conclusion de l’équipe dont il faisait partie (STURP) a établi que la science indique que le Saint-Suaire correspond au linceul appartenant à un homme qui a été enterré conformément à la tradition juive, après avoir été crucifié de manière cohérente à ce qui est indiqué dans les Evangiles. Mais il a précisé que cela ne prouve pas la résurrection : « C’est une image liée à la pré-résurrection, car si c’était une image post-résurrection, il s’agirait d’un homme vivant – pas mort”, a expliqué Schwortz, qui a ajouté que “la science ne peut pas prouver le type d’image qui serait produite par un corps humain qui est ressuscité d’entre les morts” (Schneible 2015).

Tout au long de cet article, nous allons analyser une série de signes imprimés sur le Suaire de Turin qui pourraient justifier que cette personne enveloppée dans le drap était vivante au moment d’imprimer son image. Pour suivre une argumentation logique, il faut d’abord décrire les phénomènes qui surviennent après la mort d’une personne, en se concentrant sur la rigidité cadavérique, et les relier aux signes de rigidité qui auraient pu se produire chez la personne qui fut enveloppée dans le Suaire.

 Rigor mortis

Dans nombre des articles que nous avons consultés, on considère que l’image qui se forme sur le drap provient d’un cadavre qui a été crucifié, soit tacitement, rarement de façon expresse. Peu d’articles analysent en profondeur les signes cadavériques manifestés dans l’image du Suaire. Cependant, les quelques articles qui les décrivent, avec plus ou moins de profondeur (Kori 2018; Villalaín 2010; Bucklin 1982), vont nous permettre, en partie, de valider notre hypothèse. Donc, pour avoir un discours logique, nous allons d’abord décrire les phénomènes qui se produisent après la mort d’une personne. 

Immédiatement après la mort, le corps se trouve dans un état de relaxation et de faiblesse de tous les muscles du corps. Mais au bout d’un temps plus ou moins court, commence un lent processus de contracture musculaire, appelé rigidité cadavérique ou rigor mortis. De même, cette rigidité disparaîtra progressivement sur le corps après un certain temps. La rigidité est d’abord visible dans la mâchoire et la musculature oculaire, puis elle affecte le visage et passe au cou. Ensuite elle s’étendra successivement au thorax, aux bras, au tronc et enfin aux jambes. C’est-à-dire selon une progression descendante. Les temps habituels de l’instauration de la rigidité cadavérique après le décès peuvent être résumés comme suit : la contraction de la musculature squelettique commence généralement dans les 3 à 6 heures ; elle est généralement complète en 8 à 12 heures (affecte tout le corps); atteint son intensité maximale en 24 heures et commence sa disparition dans les 36 heures, dans l’ordre dans lequel elle s’est présentée, le temps de disparition progressive étant de nouveau de 12 heures (Burkhard 2006). Ainsi, la relaxation totale d’un cadavre serait globalement atteinte 48 heures après la mort (Figure I, Ligne bleue). Pendant la période d’établissement de la rigidité, celle-ci peut être vaincue sans déchirures musculaires ou articulaires. Lorsque l’intensité maximale est établie, la rigidité ne peut être vaincue sans provoquer des fractures osseuses ou des déchirures musculaires. Le corps est aussi raide qu’une planche. La précocité, l’intensité et la durée de cette rigidité dépendront de plusieurs facteurs, essentiellement endogènes, tels que l’âge, l’hydratation, la fièvre du sujet à la mort, les hémorragies, les intoxications et les facteurs externes tels que la température ambiante en grande partie en suivant les lois classiques de Nysten (Fisher and Fisher 2012).

Physiopathologiquement, la rigidité va dépendre des réserves de glycogène du corps et donc de la production de l’ATP. À l’heure actuelle, on ne connaît pas exactement le mécanisme de sa production, plusieurs théories biochimiques proposant en définitive que l’ATP (adénosintryphosphate) se transforme en ADP (adénosintryphosphate) (erreur probable : le D suggère adénosindiphosphate (ndt)), libérant une molécule d’acide phosphorique. Ce dernier fournit le phosphate nécessaire à la resynthèse de l’ATP, en utilisant le glycogène comme donneur d’énergie. Lorsque la réserve de glycogène est épuisée, il manque de l’énergie pour re-synthétiser l’ATP et celui-ci se transforme en ADP définitivement, provoquant la contraction de la myosine (Martins et al. 2015). La consommation de la réserve de glycogène est donc indispensable au développement de la rigidité et, dans le cas d’un sujet décédé comme l’Homme au linceul, elle devait être minimale.

Suivant les lois de Nysten, chez les sujets musclés et les individus ayant une bonne nutrition, la rigidité est tardive, intense et durable ; inversement, la destruction et les lésions musculaires rendent la rigidité précoce et faible (Villalain 2010). Il faut aussi tenir compte de la probable activité musculaire violente antécédente, due aux déplacements aux mauvais traitements et à la crise d’asphyxie sur la croix. Burkhard a étudié certains des facteurs qui modifient la raideur, y compris l’exercice violent avant la mort. Dans ces cas, la raideur disparaît rapidement et est précoce, faible et courte (Burkhard 2006). Dans chacun d’eux, la disponibilité du glycogène et de l’ATP est plus faible et les deux substances sont essentielles à l’apparition de la raideur. Dans ce type de mort, l’hypoglycémie est la règle lorsque les réserves de glycogène sont épuisées. Ainsi, l’activité musculaire, les brûlures d’estomac et la fièvre raccourcissent le processus. De plus, la température moyenne de Jérusalem le 3 avril, vendredi de l’an 33, date à laquelle il a été démontré que Jésus a été crucifié (Humphreys et Waddington 1983), doit avoir été comprise entre 19-23 ° C maximum et 12-15 ° C minimum, comme cela s’est produit au cours des 50 dernières années (https://es.weatherspark.com ›Israël› Jérusalem). De cette façon, la chaleur de l’environnement contribuerait également à ce que la rigidité soit très précoce. Par conséquent, et suite aux conclusions d’une étude (Villalaín 2010), dans le cas de l’Homme du Suaire, le début de la rigidité aurait été située entre 20 et 45 minutes après le décès ; alors, la rigidité serait complète (tout le corps) et l’intensité maximale dans une période comprise entre 3 et 6 heures post-mortem. Cette raideur serait maintenue à cette intensité pendant environ 12 heures, commençant sa disparition tout au long des 12 heures suivantes, jusqu’à ce qu’elle se résorbe complètement environ 30 à 36 heures après la mort ensuite, commence la putréfaction. De plus, lorsque le sujet est en position verticale, la raideur du cou et des membres supérieurs commencerait plus tôt que dans les jambes, en raison de l’effort musculaire plus important exercé par les bras. Enfin, l’ouvrage conclut en déclarant que le sujet du Suaire laisse son image imprimée dans un intervalle de temps qui serait compris entre 3 et 6 heures après la mort (graphique 1 ligne rouge) . De cette façon, et en supposant que l’image imprimée est celle du Christ, l’auteur de la description place la date de production de l’image entre 19 et 21 heures (il est décédé vers la neuvième heure, nos 15 heures) du même jour et le tout basé sur la posture rigide du cadavre (Villalaín 2010).       

Graphique 1. Graphique montrant l’évolution de la raideur post mortem à 22 ° C d’une personne normale (ligne bleue) et celle présentée par une personne crucifiée (ligne rouge).

Cependant, les signes apparents de rigidité qui apparaissent sur l’image peuvent ne pas correspondre à des signes de raideur post-mortem tels qu’attribués de façon classique. Ainsi, l’image imprimée dans le Suaire (1) montre une disposition atypique de semi-flexion des membres inférieurs, une semi-flexion de la tête et (2) un placement, qui fait question, des mains sur les parties génitales. Concernant le visage, de manière très surprenante, nous voyons un (3) visage qui présente des sillons nasolabials (vers les lèvres ndt) et nasogéniens (vers la joue ndt) marqués. Nous décrirons chacun d’eux

1. Demi-flexion du cou et demi-flexion asymétrique des articulations de la hanche, des genoux et des chevilles

Descendant ensuite dans l’analyse de l’image en question, L’image montre un cou semi-fléchi qui provoque une certaine élévation de la tête et une plus grande intensité dans l’impression du visage sur le lin du drap car il est plus proche du tissu. De plus, une longueur d’image globale plus courte est observée dans la partie du drap qui couvrait l’avant du corps par rapport à la longueur de l’image enregistrée sur la partie du drap du dos (Fig. 1). Cette plus grande distance de la figure imprimée au dos du drap est due précisément à la semi-flexion du cou qui provoque une plus grande distance entre la surface cutanée postérieure du cou et la surface du drap sur sa face postérieure. Le rayonnement émis par le corps est diffusé et rend l’image plus longue (Fanti 2010). Classiquement, cette posture de la tête a été attribuée à la chute de la tête sur le thorax à la crucifixion et qui a ensuite été fixée par la rigidité cadavérique (Löring 2000). Cependant, dans les crucifixions décrites par les auteurs de l’époque et dans les tapisseries des guerres du XIXe siècle (1), il est décrit que les flexions de la tête sur le thorax lorsque le sujet crucifié meurt sont si prononcées qu’elles plongent la tête dans le thorax au niveau des omoplates. De même, l’image montre la jambe gauche légèrement plus fléchie que la jambe droite, en rotation interne discrète, attribuant ce signe au fait que le pied gauche était à droite et les deux ont été cloués avec un seul clou dans le bois (Löring 2000) (Fig.1 et 2). Cette posture est ce qui impliquerait qu’un pied était sur l’autre et que cette posture sera fixée plus tard par la rigidité précoce du cadavre. Précisément en raison de l’apparent retrait de l’une des jambes due à la flexion, il a été déduit à tort que le Christ était boiteux, c’est pourquoi un sédile incliné (suppédanium) a été représenté, en particulier dans l’art sacré orthodoxe pour l’appui des pieds.

Cependant, la rotation de la jambe gauche qui est observée dans le drap, avec un degré de flexion plus important que la droite, ne correspond pas à la façon dont les Romains ont dû crucifier le condamné à cette torture. Pour observer l’image imprimée sur le drap en trois dimensions, regardez le modèle que le sculpteur Juan Manuel Miñarro López a réalisé (Fig.2). Les pieds ils les clouaient séparément et ils étaient soutenus par un sédile en forme de corne de rhinocéros, comme décrit par Tertullian (De anima 56, 8–57). De plus, Saint Cyprien, qui avait vu des crucifixions, décrit la présence de quatre clous chez les crucifiés (De Cartago 2016). San Ambrosio, Teodoreto et San Agustín le décrivent également de manière similaire (Fernández-Carvajal 1997). Un examen ultérieur a montré que le clou qu’on utilisait pour la crucifixion, estimé à 17-18 cm.de long, il n’était vraiment que de 11,5 cm, de sorte que chaque pied était cloué indépendamment de chaque côté de la croix (Zias 1985).

 Figura 1. Anverso y reverso del positivo (izquierda) y negativo (derecha) fotográfico de la imagen de la Síndone de Turín. Tomado de Shroud of Turin Education and Research Association, Inc. (STERA, Inc.)

Figure 1. Recto et verso de l’image photographique positive (gauche) et négative (droite) du Suaire de Turin. Extrait de Shroud of Turin Education and Research Association, Inc. (STERA, Inc.)

En outre, il serait difficile pour un bourreau d’avoir à clouer les deux pieds d’un sujet avec un clou ; d’abord à cause de la défense que l’individu exercerait et ensuite parce que la position avec les deux pieds en parallèle a aidé le crucifié à se lever et donc à pouvoir respirer ou parler et a donc contribué à prolonger davantage l’épreuve. Le fait que Jésus-Christ ait parlé sept fois, alors qu’il était suspendu à la croix, la dernière avec un cri (Marc 15:37), indiquerait que cette aide aux pieds pour se lever et prendre l’air pourrait être présente. De plus, dans les descriptions anciennes, les crucifiés étaient montés sur la croix (Flavius 1755) et, par conséquent, avec un degré de flexion marqué des deux jambes en parallèle (Fig. 3). Une posture avec les pieds croisés entraînerait également, avec la descente globale du poids corporel, une latéralisation de la hanche vers la gauche, comme en témoignent certains tableaux classiques. Cependant, cette latéralisation de la hanche ne se reflète pas non plus dans la posture de la personne couverte par le Suaire.

Figure 2. Sculpture de José Manuel Miñarro López d’après les données de l’image du Suaire de Turin
Figura 2.
Escultura de José Manuel Miñarro López siguiendo los datos de la imagen de la Síndone de Turín

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Figura 3. Dibujo esquemático que representa la postura rígida de Jesucristo al ser descendido de la Cruz

Figure 3. Dessin schématique qui représente la posture rigide de Jésus-Christ en descendant de la croix.

En tenant compte de ces données, Nous avons fait un dessin schématique de ce à quoi ressemblerait le corps de Jésus-Christ. en descendant de la croix dans un état de rigidité établie (Fig. 3). Cependant, cette posture exagérée de flexion du cou avec une flexion de la poitrine et une tête abaissée n’est pas observée sur le suaire.

Donc, si le corps qui aurait dû être rigide tôt sur la croix et décrit par les auteurs anciens était celui représentée sur la figure 3, à quoi doit-on la présence d’une figure différente sur le drap ? La raison logique est que les ensevelisseurs, lorsqu’ils ont descendu le cadavre de la croix, auraient réduit la rigidité des bras qui étaient en extension d’environ 65 °, les rapprochant du corps, à un moment où la rigidité du corps était peu intense et toujours réductible. Nous devons garder à l’esprit que, si nous suivons maintenant le récit évangélique, Jésus-Christ est resté mort sur la croix pendant environ une heure ou plus. Il est mort avant les compagnons, ainsi, on ne lui a pas fracturé les jambes, comme ils l’ont fait avec les deux autres crucifiés car il se faisait tard et allait commencer le sabbat. Comme il était mort et les compagnons vivants, nous voyons qu’il s’est passé une période plus ou moins prolongée. Finalement, comme le sabbat approchait, la mort des compagnons a été accélérée. Ensuite, le corps a dû être demandé à Pilate, vous devez donc d’abord vous rendre chez Pilate, puis revenir au Golgotha. Par conséquent, il est raisonnable de penser que Jésus-Christ a été pendu et mort entre la neuvième heure (15 heures) et avant le début de la première veillée (18 heures) samedi : entre 1 heure et deux heures car il a dû être descendu et enseveli avant le début du sabbat.

Comme nous l’avons déjà expliqué, en descendant Jésus-Christ de la croix, on le suppose déjà rigide. Cependant, la chose logique aurait été que les bras aient été placés parallèlement au corps et non disposés sur le corps, couvrant les parties génitales. Il est également entendu que les ensevelisseurs en déposant le corps, et comme ils l’ont déjà fait avec les bras, auraient facilement surmonté l’hyperflexion de la tête enfoncée dans la poitrine et celle du tronc jusqu’à ce qu’ils touchent la surface de pierre de la tombe. . S’ils avaient pu surmonter l’écartement rigide des bras, même en allant jusqu’à la couverture du corps, il aurait été tout aussi facile de réduire la flexion de la tête et du tronc contre la surface du sol. De même, les jambes qui devraient être très fléchies et parallèles à cause de la chute du corps (Fig. 3), auraient été réduites à l’extension au sol. Il était encore temps de le faire car la raideur de ce cadavre était précoce et peu intense. La possibilité qu’ils aient rectifié la rigidité présentée par le cadavre est très élevée étant donné qu’il y a des restes de myrrhe et d’aloès sur le drap (Sccanerini 1997) et qu’il est donc très probable que le corps du Christ aurait pu être enduit ou massé dans sa surface. De plus, la descente du corps de la croix vers le sol puis le transfert du corps vers la tombe, très probablement ne s’est pas effectuée sur une civière mais le mieux possible et en toute hâte, conduisant à la manipulation et donc à la rectification des articulations des membres supérieurs, du tronc et des membres inférieurs. En d’autres termes, le corps n’a pas été simplement déposé une fois qu’il a été retiré de la croix avec la posture de flexion du tronc, du cou et des jambes avec une ouverture exagérée des bras car il était très facile à ce moment de réduire ces positions comme nous l’avons déjà souligné. Et pourtant, on retrouve une image qui présente une légère flexion de la tête, une demi-flexion asymétrique des genoux, des cuisses et des chevilles qui provoque le soutien de la plante du pied droit sur le drap et uniquement le talon du pied gauche, avec un rapprochement totale des membres supérieurs (les bras) vers la ligne médiane, qui a reçu diverses explications de certains auteurs et d’autres ne donnent aucune explication, et une absence d’inclinaison latérale de la hanche.

Ainsi, nous ne comprenons pas pourquoi il est affirmé que l’image imprimée dans le Suaire doit avoir été produite 4 à 6 heures après la mort alors que nous savons que le corps a été manipulé. Il ne semble pas y avoir de base pour faire cette affirmation, étant donné que la rigidité est réductible et que le corps a été manipulé pendant l’ensevelissement. En outre, la position ne coïncide pas avec la manière romaine de crucifier, en passant en revue d’autres descriptions de crucifiés.

Cependant, si nous prenons en compte le récit évangélique, la manière de crucifier des Romains et en supposant que le suppédanium était inclus comme support, et que donc chaque pied a été cloué avec un clou, il est possible que cette posture fixée dans le Suaire, décrit comme une rigidité post mortem, n’est pas vraiment le cas, et que c’est la tentative du sujet, post mortem, de se soulever. De plus, les tests que nous avons effectués sur des sujets masculins entre 30 et 40 ans avec un phénotype athlétique entre 1,70 et 1,80 m de hauteur, lorsqu’on leur demande de se lever de la position couchée et les mains croisées sur le région sus-pubienne, ils montrent un déplacement de ceux-ci vers les organes génitaux lors de la flexion du tronc, une élévation et une demi-flexion de la tête et un soutien d’une plante du pied avec moins de flexion de la jambe controlatérale et un certain degré de rotation interne comme observé dans le Suaire (Fig.4)

Figura 4. Dibujos esquemáticos de la secuencia de levantamiento de un varón de 36 años y 1.80 m desde la posición de decúbito supino. Nótese la semejanza de la postura con la Síndone de Turín

figure 4. Dessins schématiques de la séquence de levage d’un homme de 36 ans à 1,80 m de la position couchée. A noter la similitude de la posture avec le Suaire de Turin

2. Adduction (rapprochement) des bras et des avant-bras avec une couverture complète des organes génitaux et adduction (retrait) des pouces

En Observant un peu plus ces signes, on observe dans le Suaire des membres supérieurs qui ne montrent aucun signe de rigidité cadavérique, comme d’autres auteurs l’observent également (Meacham 1983). Ce fait serait en contraste avec tout ce qui a été expliqué jusqu’à présent. Si le moment de raideur maximale 4 à 6 heures après la mort montre une flexion du cou et des membres inférieurs, pourquoi les membres supérieurs ne sont-ils pas raides si, avec le cou, ces muscles sont ceux qui ont le plus soutenu l’exercice ? Une posture rigide d’un crucifié impliquerait les avant-bras et les articulations carpiennes en semi-flexion typique comme on l’observe dans de nombreux cadavres. D’où la coutume de lier les bras et les jambes avec des bandages chez le peuple juif comme cela a été fait avec Lazare (Jean 11:44). Dans les membres supérieurs, les muscles gravitationnels fléchisseurs tirent plus que les muscles gravitationnels extenseurs. Cependant, l’extension quasi-antigravité des avant-bras et des mains observée dans le Suaire n’a reçu aucune explication (Meacham 1983). De plus, les mains avec les doigts étendus semblent être placées avec l’intention de ne rien montrer de la génitalité du sujet, une position atypique compte tenu de la rigidité d’un cadavre crucifié. Enfin, il est attribué à la paralysie du nerf médian, causée par les clous dans le poignet, l’absence des pouces des deux mains dans l’image du Suaire (Fig. 1). La posture de retrait du pouce vers la paume de la main est connue lorsqu’il y a paralysie du nerf médian, l’activité du nerf cubital prévalant sur l’adducteur du pouce, et donc le rapprochant de la paume de la main. Cependant, peu importe si une telle paralysie s’est produite, cette absence est également explicable lorsque le pouce de la main gauche, qui est au-dessus de la droite, serre ventralement le poignet droit au lieu d’être, comme cela a été attribué à la paralysie, en retrait ou en adduction vers la paume de la main. De même, le pouce de la main droite est simplement caché par la main gauche. Par conséquent, il est raisonnable de penser que l’absence des pouces dans le Suaire peut également être attribuée à des signes de vie plutôt qu’à la paralysie d’un cadavre rigide. De plus, si l’action prédominante du nerf ulnaire disparaît, comme cela se produit après la mort, il ne devrait pas y avoir de flexion du pouce vers la paume comme décrit dans le Suaire car l’action du nerf ulnaire disparaît et le pouce serait en position neutre plus loin. De plus, et abondant encore dans cette idée, les annulaires et les petits doigts des deux mains sont en extension alors qu’ils devraient être en semi-flexion en raison de l’action du nerf ulnaire qui innerve les ventres musculaires des 4e et 5e doigts du fléchisseur profond des doigts, indiquant qu’il n’y a pas de prédominance sur le nerf médian.

3. Présence de sillons nasogéniens et nasolabiaux sur le visage

Peut-être est-ce un signe encore plus surprenant, si possible, pour diverses raisons. Les sillons nasogéniens et nasolabiaux sont des sillons qui apparaissent bilatéralement en raison de la traction de certains muscles faciaux (Barton et Gyimesi 1997). Cette rainure se forme lorsque les muscles qui tirent vers le haut et obliquement vers la lèvre supérieure empêchent la peau de la joue et son compartiment graisseux, avec un contenu plus élastique, de pendre sur la peau de la lèvre supérieure avec l’âge (Fig. 5 à gauche). Ces rainures, selon le phénotype de la personne, apparaissent généralement à partir de 25 ans. Plus la personne est âgée et mince, plus les rainures seront marquées. La rainure disparaît en cas de paralysie faciale du côté affecté (Fig.5 à droite). En cas de paralysie faciale bilatérale, les deux sillons disparaissent. Une situation de paralysie faciale bilatérale apparaît à la mort lorsque les muscles du tracteur se détendent.

Figure 5. (Gauche) Dessin schématique montrant la formation des sillons nasogéniens et nasolabiaux en raison de l’activité des muscles zygomatiques majeurs et mineurs et de l’élévation de la lèvre supérieure et de l’angle de la bouche. (Droite) Patient atteint de paralysie faciale. Notez la suppression du sillon sur le côté droit de la paralysie.

Figura 5. (Izquierda) Dibujo esquemático mostrando la formación de los surcos nasogeniano y nasolabial por la actividad de la musculatura cigomática mayor y menor y elevador del labio superior y ángulo de la boca. (Derecha) Paciente con parálisis facial. Nótese el borramiento del surco en el lado derecho de la parálisis

Dans un cadavre récent, les muscles faciaux se détendent (Wilkinson et Rynn 2011) et les sillons disparaissent (ils s’aplatissent énormément chez les gens ayant une profondeur de rainure très profonde), la lèvre inférieure descend (la descente serait plus prononcée en cas de mort en position verticale) et la bouche s’ouvre. C’est le moment initial de la flaccidité post-mortem. C’est une pratique courante de nos jours que, lors de la préparation des cadavres, un oreiller est placé à la nuque pour provoquer la flexion de celle-ci et ainsi maintenir la mâchoire contre le thorax et donc la bouche fermée. La présence de ces rainures sur le visage imprimé dans le Suaire (Fig. 6) nous amène dans un premier temps à penser que la personne dans le drap est soit vivante, soit expliquée par un phénomène de rigidité post mortem. Nous analyserons cette deuxième option comme le début le plus crédible. Premièrement, il n’y a pas de cadavres qui, pendant la période de rigidité post-mortem, marquent plus fortement les sillons nasogéniens. La seule possibilité qu’il en soit ainsi pourrait s’expliquer par le fait qu’il était mort avec une expression d’agonie face à une douleur si grande, qu’il devrait même exposer l’ensemble des arcades dentaires supérieures et inférieures. Ce spasme cadavérique serait similaire à celui qui apparaît dans la main du suicidaire qui saisit l’arme. La tension émotionnelle amène le sujet à tenir l’arme excessivement et la posture est fixée sur le cadavre récent. Cette prise le différencierait de celui qui a été tué et à qui l’arme a ensuite été placée dans sa main. Dans ce dernier cas, la main ne saisit pas l’arme, ce qui la distinguerait du suicide. Même ainsi, il n’y a aucun cas connu d’individus qui, ayant subi des souffrances atroces avec une expression d’horreur sur leur visage, à leur mort, ont fixé cette expression sous la forme d’un spasme cadavérique. Dans le cas présent, l’expression faciale qu’elle présente ressemble plus à celle d’une personne endormie qu’à celle d’une personne décédée, car le tonus musculaire involontaire est maintenu pendant le sommeil et donc la présence modérée et non exagérée des sillons exclurait les spasmes faciaux dus à la souffrance dont nous avons parlé.

En disséquant l’image de la joue droite un peu plus en profondeur, on voit comment dans le tiers supérieur de la région malaire il y a un renflement compatible avec un traumatisme qui est marqué plus probablement avec un autre sillon en parallèle (Fig.6, rainure supérieure) au sillon nasogénien et qui est typique des personnes vivantes qui ont la traction de ce sillon activé par la musculature sous-jacente qui contribue à former ce double pli. Si la personne était décédée, la relaxation du sillon nasogénien et nasolabial n’empêcherait pas la descente du sillon inflammatoire (ligne supérieure), observant une inflammation généralisée de toute la joue droite, par rapport à la gauche, mais sans formation de sillons. De plus, la lèvre inférieure est collée à la lèvre supérieure, ce qui indiquerait le tonus musculaire du visage.

Figura 6. Imagen de la cara de la Síndone de Turín a la izquierda y la foto del negativo a la derecha. En el lado derecho de la cara (imagen invertida) se muestra el surco nasogeniano y nasolabial y cranealmente el surco inflamatorio. La flecha roja apunta al surco inflamatorio. El surco superior es el surco nasonasogeniano y nasolabial. El surco inferior es el surco nasonasogeniano y nasolabial. Fotografía tomada de Shroud of Turin Education and Research Association, Inc. (STERA, Inc.)

Figure 6. Image du visage du Suaire de Turin à gauche et de la photo du négatif à droite. Sur le côté droit du visage (image inversée), on voit le sillon nasogénien et nasolabial, et le sillon inflammatoire est crânien. La flèche rouge pointe vers le sillon inflammatoire. Le sillon supérieur est le sillon nasonasogène et nasolabial. Le sillon inférieur est le sillon nasonasogène et nasolabial (étrange ! NDT). Photographie prise de Shroud of Turin Education and Research Association, Inc. (STERA, Inc.)

 Par conséquent, une explication différente peut être donnée à l’origine de la position de l’image du Suaire qui diffère de celle attribuée à la rigidité post-mortem. Ainsi, en tenant compte du fait que les périodes de raideur déjà exposées n’expliqueraient pas la position du cadavre, en tenant compte du fait que le cadavre a été manipulée dans un état de rigidité peu intense et réductible et tenant compte de la manière de crucifier Romaine avec les quatre clous, on pourrait penser que l’image s’est formée à un moment où le sujet n’était soumis à aucun effet de raideur post-mortem. Ainsi, la posture de demi-flexion asymétrique observée dans les jambes, la demi-flexion de la tête, et surtout la présence de sillons nasogéniens marqués au niveau du visage et le placement des mains sur les organes génitaux, pourraient indiquer que nous sommes devant une personne qui amorce un mouvement de se lever et donc un raccourcissement musculaire volontaire. Cette image dynamique, si l’on ne tient pas compte des textes historiques décrits dans les Évangiles, aurait pu se produire à tout moment entre la fermeture du tombeau et les 30 heures après la mort, mais toujours vivante.

On pourrait objecter que la position présentée par l’image du Suaire peut être due au fait que, une fois que la rigidité du cadavre par les ensevelisseurs a été surmontée, comme nous l’avons déjà indiqué, elle pourrait être récupérée dans une certaine mesure, et dans une moindre mesure, tout au long des heures. On pourrait dire que c’est comme si le cadavre avait une certaine mémoire pour retrouver en moins d’intensité la position exagérée qu’il avait à sa mort. Nous doutons que cela ait pu arriver car la rectification de la posture du cadavre fait que le corps reste figé dans cette nouvelle posture. De plus, la raideur n’était pas très intense et n’expliquerait pas seulement ce qui est arrivé à la tête et aux jambes, et que cela ne se soit pas produit avec les bras qui restent dans une position forcée vers la ligne médiane au lieu d’être séparés du tronc essayant de récupérer la posture comme lorsqu’il a été crucifié.

Si nous considérons le récit évangélique, il y a un fait qui aurait pu se produire, bien que ce soit une hypothèse, et c’est que l’image ne pouvait pas être formée avant 8h-10h samedi (18 heures post-mortem) car, comme il est écrit dans Les Évangiles, les Juifs apprenant qu’un membre du Sanhédrin (Joseph d’Arimathie) a enterré le corps dans une tombe à lui, ils craignent qu’il ne soit volé. Cette conversation avec Pilate n’a pas lieu le même vendredi, car ils frappaient leur poitrine le même vendredi au coucher du soleil et il fallait respecter le sabbat qui commençait après la dixième heure (18-19h La conversation a eu lieu samedi matin au cours de laquelle, après leur rencontre, ils ont demandé à un garde de Pilate d’aller garder la tombe pendant au moins trois jours (Matthieu 27:62), suivant ce que Jésus avait annoncé. Par conséquent, le matin du même samedi, sans respecter le reste de la journée indiquée, ils viendraient d’abord vérifier que la nuit précédente le vol n’avait pas eu lieu. Ils ouvriraient le tombeau, ils soulèveraient le drap qui recouvrait le corps, ils vérifieraient qu’il s’agissait de Lui et pas d’un autre et qu’il était encore mort, puis fermeraient le tombeau en mettant le sceau du Sanhédrin (Matthieu 27:67). Il ne sert à rien de monter la garde devant une tombe si la chaîne de garde a déjà été interrompue telle qu’elle était, et si elle a été interrompue, il est vérifié que le sujet est bien dans la tombe et mort. Par conséquent, jusqu’à 8 h 00-10 h samedi (18 h 20 post-mortem) et avant 12 h 00 – 2 h 00 (environ 30 h post-mortem) samedi, l’image ne sera pas produite sur le drap. Au-delà de 30 heures post mortem, le cadavre d’un homme crucifié sans réserves de glycogène, saigné et déshydraté et avec une température modérément chaude à l’extérieur, aurait commencé à se décomposer et des signes de putréfaction auraient été trouvés dans le suaire, comme cela n’a pas été comme ça. Il faut garder à l’esprit qu’avec la température extérieure d’environ 20 degrés à Jérusalem au mois d’avril pendant plus de trois jours, Jésus-Christ, dans ses conditions traumatisantes, aurait commencé à se décomposer à l’aube du dimanche au plus tard. Le quatrième jour, Lazare sentait déjà (Jean 2:39).

Poursuivant avec le récit évangélique, si l’annonce de sa résurrection a eu lieu le troisième jour, elle commence dès la première veille (notre 19-20 h le samedi ou lorsque la première étoile apparaît dans le ciel). Par conséquent, l’image imprimée sur le Suaire pourrait être produite lorsque Jésus-Christ initie un mouvement de soulèvement entre la première veille du dimanche (19-21 h le samedi) et la deuxième veille (21-24 h) ou, tout au plus, le début de la troisième veillée le dimanche (24 heures – 3 heures du matin) le troisième jour après sa mort. Ce premier signe naissant de lever pourrait se produire en dixièmes de secondes, puis le corps s’est évanoui et a traversé la toile. Nous n’avons trouvé aucune explication aux millièmes ou dixièmes de seconde après l’impression de l’image.

À ce stade, nous pensons que l’image imprimée dans le Suaire est celle d’une personne vivante. Ainsi, nous n’avons que deux options pour l’expliquer. La première est, si nous ignorons complètement le récit historique des Évangiles, qu’il s’agit d’une personne vivante présentant les signes de mauvais traitements présents dans le Suaire (flagellation, couronne d’épines, clous dans les membres). Envelopper quelqu’un vivant nous ramènerait à penser que le drap est une fraude et nous forcerait à contrer la véracité des preuves sur la propre antiquité du drap et l’énigme continuerait sur comment la production de cette image a été effectué. Cependant, il existe des preuves suggérant que certains des dépôts de sang dans l’image précèdent le développement de l’image elle-même (Bucklin 1982), ce qui indiquerait que le sang prémortem et postmortem qui imprègnent le Suaire montrent que le sujet était vivant puis est mort et après la mort, l’image est apparue. Par conséquent, il n’est pas possible que l’image imprimée dans le Suaire, de nature différente, complémentaire et non superposée à celle des taches de caillots sanguins, provienne d’un sujet mort. En fait, il est très difficile d’expliquer comment, au quatorzième siècle, et même à tout autre siècle, quelqu’un pouvait matériellement et formellement concevoir l’image d’un sujet mort et en même temps vivant. Nous pourrions décrire la fraude comme une véritable œuvre d’art réalisée par une personne ayant des connaissances médicales, une connaissance médico-légale du processus chrono-thanato-biologique post-mortem et le traitement d’images dans les tissus anciens, entre autres connaissances. On dirait presque que la production de cette image sur cet objet est absolument admirable, pour ne pas dire miraculeuse, qu’elle sort de toute logique humaine, surtout si elle a été réalisée par une ou plusieurs personnes avant le XIVe siècle et de même pour n’importe quel siècle…

Une deuxième option est, si nous considérons le récit évangélique, que c’est une toile qui appartenait à un rabbin juif (la queue de cheval au dos de l’image l’identifie comme un rabbin) qui a été enterrée selon la tradition juive après avoir été crucifié et fouetté selon la coutume romaine et conformément à la description des Évangiles, comme Schwortz l’a souligné. Et on peut ajouter, contrairement à Schwortz et à d’autres auteurs, que l’image a été produite de son vivant et non quand il était cadavre car il contient les signes statiques caractéristique d’une personne décédée (flagellation, saignement prémortem et postmortem) et qui présente en même temps des signes dynamiques de vie (les sillons nasogéniens marqués, la position des mains sur les parties génitales sont intentionnellement couverts et les signes de soulèvement) en contradiction avec la séquence naturelle de l’apparition des signes de rigidité cadavérique. En outre, tout cela coïncidant avec la date du samedi soir, qui, comme on le sait, coïnciderait avec le début du troisième jour, comme il est décrit dans les Évangiles. Si le Suaire couvrait le corps de Jésus, il est raisonnable de penser qu’Il aurait souhaité non seulement nous montrer les signes de la mort mais aussi de la résurrection sur le même objet. Ainsi, en analysant les temps écoulés de la mort à la résurrection, et selon le récit évangélique, il semble que Jésus-Christ voulait mourir à cette époque, coïncidant avec le sacrifice des agneaux dans le peuple juif, calculant le temps suffisant du troisième jour préservant son cadavre de la corruption. Nous insistons sur le verbe « voulu » car même Pilate lui-même était surpris qu’il soit mort si tôt (Marc 15:44). De l’avis de l’auteur, si une image similaire appartenait à une toile couvrant le corps de Toutankhamon ou de Jules César à la suite de descriptions historiques de sa mort, il n’y aurait aucun doute sur sa véracité. La symétrie et la cohérence entre les données fournies par le Suaire et le récit évangélique, tant dans la description de la mort que dans la résurrection, sont si parfaites qu’il est plus difficile de démontrer que le Suaire, étant une véritable œuvre d’art, serait un faux, plutôt que de supposer la simplicité de la réalité de sa propre vérité historique par rapport aux événements décrits dans les Évangiles.

 Conclusion

La présente étude nous permet de conclure que l’image présente dans le Suaire de Turin appartient à une personne vivante et non à un cadavre comme cela a été décrit. Si nous ne prenons pas en compte le récit évangélique, il n’y a pour l’instant aucune explication sur l’origine de l’image à la fois matérielle et formelle et doit être considérée comme une œuvre d’art d’un génie exceptionnel. Au contraire, en analysant la séquence historique racontée dans les Évangiles, il y a une symétrie absolue entre les données montrées dans l’image et ce qui y est raconté, à la fois de la mort et de la résurrection de Jésus.

Remerciements

Je tiens à remercier le professeur José Manuel Giménez Amaya pour les commentaires formulés pour la réalisation de cet article. De même, Carlos Bérniz pour la réalisation des dessins et Andrés Ros pour l’aide à la recherche bibliographique.

Références

Voir texte source (lien en tête de texte)

Traduction : Google et C. Brodard

Lettre du Curé de Pôle aux paroissiens pour le Carême et la Pâques

Chers frères et sœurs en Christ, en cette période de grâce que Dieu nous donne, je me permets de vous écrire cette lettre pour rappeler ce que la Bible nous dit sur le carême et sur la pâques.

I. LE CARÊME

Le carême fait référence aux quarante années passées au désert par le peuple d’Israël quittant l’Égypte où il était esclave pour la terre promise. Le carême fait également référence aux quarante jours et quarante nuits de jeûne que Jésus a passé au désert après son baptême par Jean- Baptiste.

Le carême est un temps de préparation pour la fête de pâques qui est le cœur de la foi chrétienne. Le carême n’existe que pour pâques. Il est un temps de grâce que Dieu donne à ses enfants pour préparer leurs cœurs et célébrer pâques avec des cœurs purs. C’est aussi un temps de conversion et de pénitence, c’est-à-dire de retour à Dieu. L’appel de Dieu de revenir à Lui retentit plus fort.

Dieu appelle tous ses enfants à revenir à Lui, à se tourner vers Lui . Dieu veut tous ses enfants autour de Lui pour les couvrir de sa vie divine. Dieu ne veut perdre aucun de ses enfant. Jésus vient pour réaliser le projet de Dieu de sauver tous les hommes et toutes les femmes.

Durant la période du carême, l’église nous recommande, avec plus de force, à mettre en pratique les trois piliers de la foi : la prière, le jeûne et l’aumône. Ces trois piliers visent la sanctification du chrétien. Les trois piliers de la foi visent également à rechercher Dieu et à avoir une grande disponibilité intérieure pour faire la volonté de Dieu.

LA PRIÈRE

La prière est un cœur à cœur personnel ou communautaire avec Dieu. C’est un moment très important dans la vie d’un enfant de Dieu. Durant la prière, l’homme élève son âme à Dieu, il reçoit Dieu , il entre dans l’intimité de Dieu. C’est un temps de grâce avec l’Etre aimé.

Jésus nous apprend à prier et nous recommande de prier avec persévérance. C’est en Lui que la prière atteint sa perfection.

Celui qui prie ne perd pas son temps nous dit le pape Benoît XVI.

LE JEÛNE

Le carême c’est aussi un temps de conversion et de pénitence. La pénitence n’a pas pour but de faire souffrir, mais elle vise la disponibilité intérieure qui plaît à Dieu. On se vide de soi pour se remplir de Dieu. On jeûne pour avoir faim et soif de Dieu et de sa parole. L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu, nous dit Jésus.

Après avoir jeûné, on donne aux pauvres ce à quoi on s’est librement privé. Cette année, nous voulons particulièrement aidé les enfants qui souffrent ici et ailleurs.

II Pâques, LE CŒUR DE LA FOI CHRÉTIENNE

Alors que la pâque juive commémore la libération par Dieu du peuple d’Israël qui était esclave en Égypte, la pâques chrétienne commémore la libération de l’humanité entière esclave du péché et de la mort à travers la passion et la résurrection du Christ.

La pâques chrétienne parachève la pâque juive et la dépasse. Elle renouvelle, complète et parachève la pâque juive.

Jésus a donné une orientation nouvelle et définitive à la pâque juive. La pâques définitive se fait dans la personne du Christ. C’est Lui qui permet aux hommes de passer ( pâques) de ce monde à son Père.

Frères et sœurs, Dieu s’est révélé de façon définitive dans l’histoire de Jésus qui culmine à la Croix. L’altruisme divin se révèle à la Croix. Dieu aime Jésus en référence à soi, mais il Le donne aux hommes. Sa mission est de sauver les hommes en portant Dieu aux hommes et en portant les hommes à Dieu.

Dieu ne veut pas la mort de son Fils. Ce sont les hommes qui ont décidé de prendre la vie à Jésus. Jésus se livre aux hommes et pour eux. Il laisse les hommes prendre sa vie sans rien demander en retour. Crucifié, Jésus meurt par amour. A travers sa mort, l’amour prend le visage du don poussé à l’extrême dans le désintéressement et l’abandon de soi.

La mort de Jésus n’est pas un échec, c’est le moment où son amour pour les hommes atteint la plénitude. Sa mort est une consécration, l’Heure de l’accomplissement, de la grande générosité et de liberté où Jésus s donne sa vie pour les siens.

Frères et sœurs, grâce à la passion et à la résurrection de Jésus, notre vie et notre mort ont désormais un sens. Nous ne vivons pas des vies insensées. Le projet de Dieu en faveur des hommes est réalisé. Jésus apporte notre humanité à son Père. Le ciel est devenu notre demeure définitive. La mort n’est plus la fin de la vie , mais le passage vers la plénitude de vie, la vie éternelle avec Dieu qui nous aime et qui nous accueille.

La pâque eschatologique ou définitive qui était en attente dans le judaïsme est accompli. Désormais, la pâques c’est la chair du Christ offert pour la vie du monde.

Frères et sœurs, C’est le temps du retour à Dieu. Cette invitation à retourner à Dieu c’est pour toi, c’est pour moi, c’est pour nous. Le salut de Dieu nous est offert gratuitement moyennant la foi en Jésus « car Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son Fils unique afin que tout homme qui croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.

Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé » ( Jn 3, 16-17).

Mon frère, ma sœur, si tu entends aujourd’hui la Voix du Seigneur, n’endurcis pas ton cœur ( Cf. psaume 94).

Père Jean Jacques Minkandé


Le fichier à télécharger pour imprimer et distribuer :

ROZAY EN BRIE 15 octobre 2022

Bernay-Vilbert ; La chapelle Iger ; Clos Fontaine ; Courpalay ; Courtomer ; Gastins ; Hautefeuille ; Lumigny-Nesles-Ormeaux ; Pécy ; Pézarches ;
Le Plessis Feu Aussoux ; Touquin ; Vaudoy en Brie ; Voinsles

SAMEDI 15 octobre Sainte Thérèse d’Avila – réformatrice du Carmel et docteur de l’Église (+ 1582)

8h45 Messe en latin, à l’église de Rozay en-Brie

9h et plus Confession à l’église de Rozay en-Brie

14h Rencontre pour la protection des mineurs la salle paroissiale de Nangis

18h30 Messe dominicale anticipée à l’église de Hautefeuille

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dimanche 16 octobre 29ème dimanche DU TEMPS

-Sainte Marguerite-Marie Alacoque – religieuse visitandine à Paray-le-Monial (+ 1690)

10h30 Messe dominicale à l’église de Rozay en-Brie

11h30 Baptême à l’église de Rozay en Brie de Lois DESAINTDES-MATIUS

14h30 Paroisse St Luc de Paris à l’église de Rozay en Brie

15h30 Ordinations diaconales à la cathédrale de MEAUX de Dominique BOURGEOIS, Matthieu DEMANGE et Pierre HERPIN

Du lundi 17 au dimanche 23 octobre 2022

LUNDI 17 octobreSaint Ignace d’Antioche – Evêque, martyr, Père de l’Église (+ 115)

18h30Messe au prieuré de Lumigny

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MARDI 18 octobreSaint Luc – Evangéliste (Ier siècle)

8h45 Messe à l’église de Rozay en brie

10h Réunion M C R à Lumigny chez les Sœurs

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MERCREDI 19 octobreSaint Isaac Jogues – Missionnaire jésuite au Canada (+ 1646)

14h30 Prière pour les malades à l’église de Courpalay (1er mercredi du mois)

18h Adoration à l’église de Rozayen-Brie suivie de la messe

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JEUDI 20 octobreSainte Adeline – Abbesse à Mortain (+ 1125)

8h45 Messe à l’église de Rozay en brie

12h Messe au prieuré st Martin à La Houssaye en Brie

14h30 Louange à l’église de Courpalay

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VENDREDI 21 octobreSainte Céline – mère de saint Remi de Reims (Ve siècle)

16h30 Partage sur les lectures du Dimanche 23 octobre au prieuré de Lumigny

20h30 Concert à l’église de Rozay en brie

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SAMEDI 22 octobreSainte Salomé épouse de Zébédée et mère des apôtres Jacques et Jean (Ier siècle)

Attention pas de messe anticipée

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dimanche 23 octobre30ème dimanche DU TEMPS Saint Jean de Capistran – Frère mineur (+ 1456)

10h30 Messe dominicale à l’église de Rozay en-Brie

11h30 Baptême à l’église de Rozay en Brie de Clément GROSSAC

Recevez les annonces par mail en demandant à: paroissederozay <paroissederozay@sfr.fr>

BONNE SEMAINE A TOUS

« TOUT OU RIEN », Léonie MARTIN

Léonie MARTIN

« Je veux à tout prix devenir une sainte, suivant mon extrême petitesse et vileté »

 Oui, Léonie est candidate à la sainteté ! N’est-ce pas une pure folie venant de l’espiègle qui a épuisé sa famille, l’indisciplinée qui s’est fait exclure du pensionnat, et la velléitaire qui a mis treize ans pour se stabiliser dans un monastère ?
Mais, parce qu’elle mise tout sur Jésus, rien ne la dissuade.

 Léonie naît à Alençon le 3 juin 1883, chez Monsieur et Madame Martin après deux fillettes, resplendissantes de vie : Marie et Pauline. Quel contraste avec ce bébé si frêle et fragile ; les maladies se succèdent : coqueluche, rougeole, convulsions… 

Durant plusieurs mois, sa vie est en danger et, pour compléter ce tableau, un eczéma purulent ravage son corps. Dans sa profonde détresse, Zélie écrit à sa sœur, visitandine. Celle-ci commence une neuvaine à sainte Marguerite-Marie du monastère de Paray-le-Monial, Et… voilà que le bébé guérit ! Néanmoins, la fillette gardera toute sa vie des séquelles de ses maladies.

Léonie est par ailleurs une enfant difficile, toujours en opposition avec ses parents. Sa Maman écrit que sa fille « est la plus grande souffrance de sa vie ». Déjà fragile et instable, voilà que l’enfant devient le souffre douleur d’une servante à l’insu de la famille. Léonie reconnaîtra plus tard, avoir eu « une enfance détestable » ! Seule, sa tante visitandine garde espoir et sera bon prophète en écrivant un jour : « C’est une enfant difficile… mais je crois qu’ensuite elle vaudra autant que ses sœurs. Elle a un cœur d’or et, si son intelligence est lente, je lui trouve bon jugement. » Elle ajoute : « Je la vois très bien en petite visitandine ! » A 14 ans, à l’annonce par Léonie de son souhait d’être une vraie religieuse, et même une sainte, Zélie est stupéfaite : « Mais où va-t-elle chercher ces idées-là ? « Je ne sais pas ce que je dois penser de tout cela, car la pauvre enfant est couverte de défauts comme d’un manteau. On ne sait par où la prendre. Mais le Bon Dieu est si miséricordieux que j’ai toujours espéré et espère encore ». Oui, la miséricorde de Dieu fait des merveilles en ceux qui savent l’accueillir !

En attendant, les épreuves se succèdent dans la famille : Hélène, née un an après Léonie, meurt à 5 ans. Elle était sa sœur la plus proche en âge …Deux petits garçons, tant désirés, vivent à peine une année, puis une petite fille ne vit que quelques mois. Madame Martin, épuisée par ses nombreuses maternités, son travail de dentellière, est en plus rongée par un cancer. Elle meurt le 28 août 1877. Monsieur Martin, bien que très attaché à Alençon, va déménager et s’établir à Lisieux afin d’être plus proche de sa belle-sœur et de son beau-frère, Monsieur et Madame Guérin. Aux Buissonnets des années paisibles vont s’écouler Léonie, assagie déploie toutes les délicatesses de son cœur pour entourer ses sœurs et son papa : ce dernier ne dira t-il pas en parlant de sa fille : « Ma bonne Léonie ! 

Entre 1882 et 1888 ses trois sœurs Pauline, Marie et Thérèse entrent au carmel. Léonie épaule Céline pour s’occuper de leur père, atteint d’une maladie dégénérative. Pour faciliter les visites à l’hôpital psychiatrique, les deux sœurs s’installent pour plusieurs mois à proximité de l’hôpital et Léonie prend contact avec le monastère de la Visitation tout proche Céline peut malicieusement écrire : « Dès que Léonie est libre, elle s’en va prier à la chapelle de la Visitation ! »

Ce n’est pas sans de nombreuses difficultés qu’elle restera définitivement au monastère ! Après un premier essai chez les Clarisses d’Alençon, essai qui tourne court, Léonie franchit le seuil de la Visitation de Caen le 16 juillet 1887 et en sort… le 6 janvier. ..Instabilité, incompréhension ? une question de santé ?  L’eczéma purulent revient fréquemment d’où des nuits sans sommeil et de violents maux de tête. Comment tenir ? Elle retourne au monastère en 1893 et prend l’habit le 6 avril 1894. C’est pendant ce séjour que meurt son père, le29 juillet 1894. Un an plus tard, Léonie quitte à nouveau le monastère …Mais Dieu, qui sait ce qui est nécessaire à chacun, creuse peut-être en elle cette humilité qui jaillira bientôt en une confiance indéfectible La voilà de nouveau dans le monde. Seule, puisque Céline est entrée au Carmel. Léonie souffre vivement de ce nouvel échec mais l’affection (et les prières) des siens l’ont aidée à réagir. Son oncle et sa tante l’accueillent avec une grande bonté, mais la jeune fille souffre de l’atmosphère mondaine qui règne chez les Guérin. Elle retourne au monastère en 1899 et…y est restera pour toujours ! Non seulement de son vivant mais elle y est toujours, puisque sa tombe se trouve dans la chapelle du monastère !

. Peu avant sa profession religieuse, elle manifeste à ses trois sœurs carmélites son ardent désir de plaire au Christ : « Je vous assure que je ne me donnerai pas à Jésus à moitié. Tout ou rien ! J’aimerais mieux ne pas faire profession s’il en était autrement. » Le caractère entier de Léonie transparaît dans cette résolution jusqu’au-boutiste. Elle refuse la tiédeur. Son engagement est inconditionnel. Léonie s’explique : « Je cherche à vous imiter mes petites sœurs, mais hélas pauvre rien que je suis, je ne puis y arriver. Et pourtant, noblesse oblige, je suis de la famille des saints, il ne faut pas que je fasse tache ! ». À cette date, ni Thérèse, ni Louis et Zélie ne sont canonisés par l’Église, mais Léonie pressent déjà qu’ils sont au Ciel.

L’imperfection, chemin de sainteté

La sainteté serait-elle incompatible avec nos fragilités, nos chutes et nos limites ? Très tôt, Léonie est intuitivement persuadée du contraire. Elle comprend que sainteté ne rime pas avec perfection. C’est Dieu qui seul peut accomplir en elle la sainteté qu’elle désire tant. Dieu est notre sainteté et il nous demande une seule chose : Le désirer.

Le témoignage de Léonie nous rappelle que la sainteté n’est pas réservée à une élite. Avec foi, elle implore des saints, tout spécialement l’intercession de Marguerite-Marie Alacoque, à laquelle elle attribue le « miracle » de sa guérison d’enfance.

Souvent, Léonie se recommande avec insistance à la prière de ses proches. À son oncle Isidore Guérin, elle demande : « Priez bien pour moi, mon cher oncle, pour que je devienne une sainte, j’ai juste assez d’esprit pour cela, notre bonne Mère me l’a dit ». À ses sœurs carmélites, elle ajoute : « Je me recommande à vos prières, mes petites sœurs car je veux devenir une sainte. Cette pensée me revient souvent et me ranime : Ne dégénérons pas, nous foulons la terre des saints ».

En 1897, Léonie reçoit de Thérèse un testament spirituel l’encourageant sur le chemin de la sainteté : « Si tu veux être une sainte, cela te sera facile, puisqu’au fond de ton cœur, le monde n’est rien pour toi. Tu peux donc comme nous t’occuper de l’Unique chose nécessaire, c’est-à dire que tout en te livrant avec dévouement aux œuvres extérieures, ton but soit unique : Faire plaisir à Jésus, t’unir plus intimement à Lui. […] Tu veux qu’au Ciel je prie pour toi le Sacré Cœur, sois sûre que je n’oublierai pas de Lui faire tes commissions et de réclamer tout ce
qui te sera nécessaire pour devenir une grande Sainte ».

Aujourd’hui, demandons à Léonie de faire naître ou grandir en nous le désir de sainteté. Ne laissons pas nos agendas saturés l’étouffer. Et, dans l’ordinaire de nos vies, mettons-nous
en marche vers Dieu qui nous appelle !

Un amour divin et un soutien familial

Lucia nous partage son témoignage sur la maladie. Comme Zélie elle a dû annoncer cela à ses proches et elle a tout confié dans la prière.

Bonjour à tous, je m’appelle Lucia, je suis mère de deux enfants (un garçon et une fille) et je voudrais vous partager mon témoignage sur ma maladie mais surtout le soutien de mes frères et sœurs par leur amour, leurs prières et leur foi. Tout cela transcrit leur confiance en Dieu. Dieu met toujours quelqu’un sur votre chemin pour vous aider à ouvrir les yeux et votre cœur.

Après mon déménagement de l’Essonne vers la Seine et Marne, il m’était impossible de prendre la voiture pour aller voir mon médecin traitant qui était dans le 91. J’ai donc trouvé un autre médecin plus près de chez moi. Elle m’a fait faire un bilan et une mammographie.

Le 10 juin 2017, le résultat de la mammographie tombe : j’ai le cancer.

Je ne ressens pas de douleur, pas de kyste. Je devais pourtant faire une biopsie. Je devais ensuite annoncer à ma famille ma maladie. Je n’ai pas pu avouer à ma mère que j’avais le cancer du sein. Je lui ai simplement dit que je passais des examens. Concernant mon père, je lui ai simplement dit que je devais me faire opérer et qu’il n’y avait rien de grave. J’ai demandé à ce que l’on fasse une chaîne de prières et je priai en disant « Seigneur je remets ma vie entre tes mains ».

J’ai décidé de partir en pèlerinage à Lourdes pour confier ma santé à notre maman du Ciel et lui demander de ne pas avoir de chimio. La voiture était cassée et nous avions peu d’argent pour assumer ce long trajet. « Seigneur je remets ma vie entre Tes mains ».

Un ami de mon mari nous a prêté une voiture et de l’argent pour que nous puissions faire ce pèlerinage. « Seigneur encore merci pour cet homme que tu as mis sur notre chemin ! »

Ma sœur et mon beau-frère m’ont accompagnée dans ce périple. Quand je suis arrivée à la grotte j’avais les larmes aux yeux, j’étais heureuse d’être là. J’y ai déposé tout ce qu’il y avait dans mon cœur pour que Marie intercède auprès de son fils Jésus.
Arrivée devant les piscines près de la grotte (où de nombreux personnes malades s’y rendent), mon entêtement m’empêchait d’y aller car pour moi il y avait trop de monde et je n’étais pas malade. Ma sœur, Violette, a patiemment insisté et j’y suis finalement allé. A la sortie de la piscine, j’ai réalisé que Marie et Jésus étaient vraiment présents dans ma vie. Je me suis mise à pleurer. J’en suis sortie consolée dans les bras des sœurs.

Nous sommes ensuite montés faire le chemin de croix dans la montagne. Nous avons rencontré une religieuse qui, après lui avoir expliqué ma situation, a pris mon contact afin de prier pour moi à la grotte. « Seigneur merci pour cette religieuse que tu as mis sur mon chemin »


L’opération avait lieu, en juillet 2017 « Seigneur je remets ma vie ». Dans la salle d’attente, un homme attendait, je l’ai rassuré comme j’ai pu et j’ai prié pour lui intérieurement ainsi que pour le personnel soignant. Cette confiance en Dieu ne m’a pas empêchée d’avoir peur, les médecins m’ont conseillée de penser à quelque chose qui me faisait plaisir. Immédiatement j’ai pensé à ma petite fille qui s’appelle Hailley. Vous ne pouvez pas imaginer la force qu’un enfant peut vous donner.
Une fois réveillée le docteur m’a dit qu’il n’y avait plus de cancer. Ce fut pour moi un grand soulagement. Mes larmes étaient mélangées aux remerciements. Je suis sortie de l’hôpital le jour des 18 ans de ma fille.
Je n’ai pas eu de chimio car j’ai été prise à temps. Si je n’avais pas fait les échographies je ne serai plus là aujourd’hui. J’ai dû faire six semaines de rayons tous les jours sauf le week-end. Le médecin m’avait prévenue que je serai brûlée. Une fois les rayons terminés, le médecin a examiné mon dossier et m’a demandé si j’avais bien réalisé toutes les séances. Je lui ai dit que oui et il était stupéfait car je n’avais aucune brûlure. Je lui ai expliqué que je suis croyante et que j’avais le soutien de la prière de mes frères et sœurs. 

Du 4 au 9 octobre 2018, je suis parti en pèlerinage à Jérusalem avec les gens du voyage. C’était mon rêve ! J’ai pu témoigner de ma guérison.
Je remercie encore à tous les médecins et infirmiers qui se sont occupés de moi. Merci Seigneur de les bénir. Merci Seigneur pour l’Amour que tu me donnes qui me comble chaque jour.

Pauline MARTIN, la perle fine

Le 7 septembre 1861 naît la 2e fille de la famille MARTIN, Pauline. Elle est baptisée le lendemain en l’église Saint-Pierre de Montsort. 

Laissons-la-nous raconter les débuts de sa vie à travers ses souvenirs intimes :

« Au commencement d’octobre de cette année 1868, j’entrai à la Visitation du Mans (école réputée) avec Marie (ma sœur ainée). J’avais juste 7 ans et un mois. Si je n’avais pas eu Marie avec moi, je crois bien que je serais morte de chagrin, tant j’aimais mes parents. » C’est leur tante,Soeur Marie-Dosithée, qui vivait au Mans, qui s’occupa de leur éducation. 

« Quand j’avais perdu « la rosette  » (petite décoration donnée le dimanche aux élèves sages), je pleurais à m’en rendre malade. La maîtresse me dit un jour : « Mais enfin Pauline, ce n’est pas raisonnable, vous pleurez comme si vous aviez perdu père et mère ! »

Je me souviens particulièrement de mon premier retour à Alençon. C’était pour les vacances du jour de l’an. Une dame connue de nos parents nous ramenait à la maison. Dès que nous arrivâmes à notre rue du Pont-neuf, je ne me tenais plus d’émotion et de bonheur, mon cœur battait à se rompre, je voyais de loin les lumières de l’horlogerie, j’étais sans paroles ! Dans un instant j’allais retrouver mes parents, me jeter dans leurs bras, recevoir leurs caresses, après trois mois d’absence qui m’avaient paru des siècles !

Je fis une très bonne communion, il me semble, je pensais déjà à être religieuse. C’était le 2 juillet 1872, j’avais presque onze ans. La petite Thérèse devait naître 6 mois après. L’après-midi, mon amie Marie-Thérèse qui avait été choisie pour prononcer l’acte de consécration à la Sainte Vierge se trouva tout à coup très malade. La première maîtresse chercha laquelle de ses compagnes pourrait la remplacer. Elle vit sans doute dans mes yeux l’ardeur de mon désir, car elle me dit en me passant la copie :  » Eh bien, essayez ! » Je lus l’acte de mon mieux et c’est moi qui le récitai à la chapelle.

Quand Marie sortit de pension, je restai seule à la Visitation et jamais les lettres de Maman ne me furent si chères et plus précieuses. La première maitresse du pensionnat me dit un jour, en me tendant une de ces lettres qu’elle venait de recevoir : « Tenez Pauline, voilà une lettre de votre maman. Je ne connais pas d’élèves au pensionnat qui en reçoivent de pareilles » Cette pauvre maman qui savait me faire tant de plaisir, me donnait toutes sortes de détails sur mes petites sœurs, Céline et Thérèse. Elle écrivait très serré, sans laisser de papier en blanc car je n’aurais pas été contente.

A notre pèlerinage de Lourdes en juin 1877, maman comptait sur mes prières surtout, pour obtenir sa guérison. C’est incroyable comme elle avait confiance en moi et comme elle m’aimait ! Mais je ne fus guère fervente pendant le voyage, et je vis bien qu’elle était déçue…Léonie (ma petite sœur) nous agaçait, Marie et moi, et puis il fallait chanter des cantiques que nous ne connaissions pas …et nous n’avions pas le cœur à chanter.
A la porte de la piscine, nous attendions anxieuses le miracle. Maman, es-tu guérie ? lui disions- nous dès qu’elle sortit. Hélas, elle ne fut guérie que deux mois après, lorsque la Sainte Vierge l’emmena au Ciel […] Comme cette pauvre maman me voyait très triste au retour, elle essaya de me consoler par ces paroles : « Ne t’attends pas à la joie sur la terre, ma Pauline, la Sainte Vierge te dit comme à Bernadette : Je ne te rendrai pas heureuse en ce monde, mais en l’autre. »

Dans ma 20ème année, j’écrivis à la Visitation du Mans, afin de savoir à quel âge je pourrais y être reçue. On me répondit : « Entre 22 et 23 ans ». J’attendais bien paisiblement, quand le 16 février 1882, voici ce qui se passa : J’assistais à la messe de 6 heures à St Jacques, dans la chapelle de N.D. du Mont Carmel, avec Papa et Marie. Tout à coup, il se fit une lumière très vive dans mon âme, le Bon Dieu me montra clairement que ce n’était pas à la Visitation qu’il me voulait, mais au Carmel. Je dois dire aussi que le souvenir d’une amie, Clémentine Saal, morte en prédestinée l’année précédente, me revint à la mémoire ; elle devait prier pour moi certainement. On m’avait assuré qu’elle pensait à entrer au Carmel et aurait pris le nom d’Agnès de Jésus. Je me rappelle que je me sentis rougir d’émotion, et en allant et revenant pour la communion, j’avais peur que cette émotion ne paraisse. Je n’avais jamais pensé au Carmel, et voilà en un instant je m’y trouvais poussée par un attrait irrésistible !

Aussitôt rentrée aux Buissonnets je confiai mon secret à Marie. Elle me fit remarquer seulement l’austérité du Carmel, disant que je n’avais pas une santé assez forte pour l’embrasser. Papa à qui j’allais faire le jour même ma demande, tandis qu’il se trouvait au Belvédère, me dit à peu près ce que m’avait dit Marie. Mais je vis qu’il était au fond très glorieux de me voir cette vocation.

Dans l’après-midi, je le rencontrai en montant l’escalier, il avait l’air un peu triste : « Ne crois pas ma Pauline, me dit-il, que si je suis heureux de te donner au Bon Dieu, je ne souffrirai pas de me séparer de toi » et il m’embrassa avec une tendresse émue. »