Découvrons Louis et Zélie

« Ce n’est évidemment pas à cause de la sainteté de la dernière de leurs enfants qu’ils ont été proclamés bienheureux ; c’est à cause de la façon très évangélique dont ils ont vécu leur vie d’époux et de parents. » écrit le Père Pierre DESCOUVEMENT dans la préface du livre de William Jean CLAPIER : « Louis & Zélie Martin une sainteté pour tous les temps ».

Entrons dans leur vie respective pour les découvrir :

Louis, troisième d’une fratrie de cinq, naît à Bordeaux le 22 août 1823. Il fait des études d’horlogerie, mais son souhait est d’être chanoine au Grand-Saint-Bernard. Il est refusé car il ne parle connaît pas assez bien le latin. Il ouvre alors son commerce de bijoutier-horloger à Alençon en 1850.

Azélie-Marie (surnommée Zélie) voit le jour le 23 décembre 1831. Elle est la deuxième de trois enfants. Sa sœur aînée devient religieuse au Mans sous le nom de Sœur Marie Dosithée. Zélie aime tellement aider les plus pauvres qu’elle postule auprès des Filles de la Charité. Cependant elle est refusée. Elle reçoit dans son cœur : « Fais faire du point d’Alençon. » Zélie se forme au métier de dentellière. Elle apprend très vite et est extrêmement douée. Elle crée une fabrique du point d’Alençon en 1853.
Un beau jour d’avril 1858 sur le pont Saint–Léonard, les deux jeunes gens se croisent et c’est là que Zélie entend dans son cœur « voici celui que j’ai préparé pour toi. »

Leur union eut lieu 3 mois plus tard en juillet 1858. Le mariage civil eut lieu à 22h le 12 juillet et à minuit à l’église avec uniquement un prêtre et des témoins. Pas de décorations. Ils voulaient être tout à Dieu ! Après un temps de continence c’est leur confesseur qui les invite à fonder une famille, à vivre leur vocation d’époux.

Neuf enfants naissent : Marie (1860), Pauline (1861) et Léonie (1863) qui a une santé très fragile. Louis et Zélie prie beaucoup pour sa guérison. Louis fait même un pèlerinage à Notre Dame de Séez. Léonie se retrouve guérit !

Hélène (1864-1870), Joseph-Louis (1866-1867) et Joseph-Jean –Baptiste (1867-1868) viennent agrandir la famille. Hélène décède à l’âge de 5 ans et demi malgré une guérison obtenue. Les deux frères perdent la vie au bout de quelques mois. Zélie, dont nous avons une mine de détails sur sa vie de famille via sa correspondance épistolaire avec tous les membres de sa famille, écrit à sa sœur : « Vous le voyez, ma chère sœur, c’est un grand bien d’avoir des petits anges au Ciel, mais il n’en est pas moins pénible pour la nature de les perdre, ce sont là les grandes peines de notre vie. »

1869, Céline vient au monde, suivie de Mélanie-Thérèse en 1870, qui ne survivra que deux mois. La cadette Marie –Françoise –Thérèse en 1873, qui deviendra la petite Thérèse.

A chaque naissance, maladie, épreuve, Louis et Zélie prient, offrent tout à Jésus. Leur vie est rythmée par l’Eucharistie tous les jours à 5h30 avec les ouvriers. Bien que de classe bourgeoise, ils ne font aucune distinction. Ils font preuve d’une grande charité (Louis n’hésite pas à donner ses chaussures neuves à un pauvre, Zélie va visiter les malades…) et seront un très bon exemple pour leurs enfants qui n’hésiteront pas à faire de même.

En juillet 1871, Louis vend son commerce pour aider dans la gestion de l’entreprise de son épouse.

Zélie s’éteint le 28 août 1877 des suites d’un cancer du sein. Elle indiquait à ses enfants que c’était son petit bobo afin de ne pas les inquiéter. Elle n’a pas hésité, malgré sa grande fatigue à partir avec Marie, Pauline et Léonie pour Lourdes afin de demander sa guérison deux mois auparavant.

Zélie n’a pas pu voir chacune de ses filles partir pour la vie religieuse. C’est Louis qui a accepté la volonté de Dieu pour chacune d’elles. Après l’aveu de Thérèse de partir pour le Carmel, Louis, dans la prière, dit : « Mon Dieu, c’en est trop ! Oui je suis trop heureux, il n’est pas possible d’aller au Ciel comme cela je veux souffrir quelque chose pour vous » Il s’est offert après cela !

En 1888, Louis a de graves crises d’hallucinations et en 1889 il est interné à l’hôpital psychiatrique du Bon–Sauveur de Caen. C’est en 1894 que Louis part rejoindre Celui qu’il a tant cherché et prié.

La cause de béatification de Zélie a été ouverte en 1948 et en 1957 celle de Louis. Ils furent canonisés ensemble le 18 octobre 2015.

Louis et Zélie ont tout accepté car ils reconnaissaient la volonté de Dieu et savait qu’elle est toujours mieux que la nôtre.
Laissons le mot de la fin à Sainte Thérèse : »Le Bon Dieu m’a donné des parents plus dignes du Ciel que de la terre. »

Louis et Zélie MARTIN

Si vous souhaitez en lire plus sur ce saint couple, voici une liste non exhaustive :

Louis & Zélie Martin, une sainteté pour tous les temps, de William Jean CLAPIER. Édition Artège Poche, juin 2019.

Louis et Zélie, du Père Stéphane Joseph PIAT, Édition Téqui, septembre 2015

Bande dessinée : Louis et Zélie Martin « plus dignes du Ciel que de la terre » de Marie et Olivier MALCURAT et de Marco GRESELIN Edition Artège, juin 2020.

Et de nos jours … Un exemple de famille nombreuse

« Nous sommes mariés depuis 26 ans. Pendant notre temps de fiançailles nous avions le désir de fonder une famille dans la mesure du possible dans l’accueil de plusieurs enfants.

Nous sommes tous 2, issus de grandes familles ; mon mari était le dernier d’une fratrie de 7 et moi l’ainée de 4 frères et sœur. Issu de famille chrétienne pratiquante.

Nous n’envisagions pas la famille autrement que dans l’accueil d’enfants, tout en gardant à l’esprit qu’il pouvait y avoir la possibilité de ne pas pouvoir en avoir pour raison physiologique ou autres. Ce que nous portions dans la prière.

Une fois marié, nous avons eu la joie d’accueillir notre fille ainée, puis notre second enfant et ainsi de suite avons eu la joie d’avoir 7 enfants dont un au ciel. 3 garçons et 3 filles pour notre plus grande joie, une belle parité….

Comme dit le dicton « famille nombreuse, famille heureuse », mais pas que…. Comme vous devez bien l’imaginer « une famille » ce sont des joies, mais aussi des épreuves.

Mais en regardant et faisant mémoire de ce que nous avons vécu, nous constatons la vie qui y circule. En effet, nous voyons beaucoup de bonheur dans les partages, les échanges, les repas familiaux, les prières en famille quand ils étaient petits, les réussites des uns et des autres, la diversité des personnalités, les chemins variés empruntés, l’aide que l’on peut apporter, les éclats de rire, les jeux qui permettent de créer la cohésion, les fêtes qui nous rassemblent, les découvertes de paysage, villes… que l’on peut faire ensemble, les marches, les préparatifs d’évènements importants (mariage, et autres), l’émerveillement de voir grandir nos enfants, les joies du pardon, la paix que l’on peut y trouver…C’est également accueillir nos enfants qui ne prennent pas forcément le chemin que nous aurions espéré lorsque par exemple la foi n’a plus (ou pas) de sens pour eux.

Dans notre famille il y a beaucoup de joie tout simplement d’être ensemble et de partager de bons moments et même des moments plus douloureux, mais toujours à plusieurs, ensemble, en chemin : C’est la Vie qui circule.

En somme, c’est la joie de contempler le Christ vivant chez nous, en nous, par nous, Lui qui s’est incarné, venu sur terre habiter nos joies, nos peines, ayant vécu lui-même des épreuves, la mort et la Résurrection. N’est-ce pas cela une famille ??? »

Laetitia et Henri