Pauline MARTIN, la perle fine

Le 7 septembre 1861 naît la 2e fille de la famille MARTIN, Pauline. Elle est baptisée le lendemain en l’église Saint-Pierre de Montsort. 

Laissons-la-nous raconter les débuts de sa vie à travers ses souvenirs intimes :

« Au commencement d’octobre de cette année 1868, j’entrai à la Visitation du Mans (école réputée) avec Marie (ma sœur ainée). J’avais juste 7 ans et un mois. Si je n’avais pas eu Marie avec moi, je crois bien que je serais morte de chagrin, tant j’aimais mes parents. » C’est leur tante,Soeur Marie-Dosithée, qui vivait au Mans, qui s’occupa de leur éducation. 

« Quand j’avais perdu « la rosette  » (petite décoration donnée le dimanche aux élèves sages), je pleurais à m’en rendre malade. La maîtresse me dit un jour : « Mais enfin Pauline, ce n’est pas raisonnable, vous pleurez comme si vous aviez perdu père et mère ! »

Je me souviens particulièrement de mon premier retour à Alençon. C’était pour les vacances du jour de l’an. Une dame connue de nos parents nous ramenait à la maison. Dès que nous arrivâmes à notre rue du Pont-neuf, je ne me tenais plus d’émotion et de bonheur, mon cœur battait à se rompre, je voyais de loin les lumières de l’horlogerie, j’étais sans paroles ! Dans un instant j’allais retrouver mes parents, me jeter dans leurs bras, recevoir leurs caresses, après trois mois d’absence qui m’avaient paru des siècles !

Je fis une très bonne communion, il me semble, je pensais déjà à être religieuse. C’était le 2 juillet 1872, j’avais presque onze ans. La petite Thérèse devait naître 6 mois après. L’après-midi, mon amie Marie-Thérèse qui avait été choisie pour prononcer l’acte de consécration à la Sainte Vierge se trouva tout à coup très malade. La première maîtresse chercha laquelle de ses compagnes pourrait la remplacer. Elle vit sans doute dans mes yeux l’ardeur de mon désir, car elle me dit en me passant la copie :  » Eh bien, essayez ! » Je lus l’acte de mon mieux et c’est moi qui le récitai à la chapelle.

Quand Marie sortit de pension, je restai seule à la Visitation et jamais les lettres de Maman ne me furent si chères et plus précieuses. La première maitresse du pensionnat me dit un jour, en me tendant une de ces lettres qu’elle venait de recevoir : « Tenez Pauline, voilà une lettre de votre maman. Je ne connais pas d’élèves au pensionnat qui en reçoivent de pareilles » Cette pauvre maman qui savait me faire tant de plaisir, me donnait toutes sortes de détails sur mes petites sœurs, Céline et Thérèse. Elle écrivait très serré, sans laisser de papier en blanc car je n’aurais pas été contente.

A notre pèlerinage de Lourdes en juin 1877, maman comptait sur mes prières surtout, pour obtenir sa guérison. C’est incroyable comme elle avait confiance en moi et comme elle m’aimait ! Mais je ne fus guère fervente pendant le voyage, et je vis bien qu’elle était déçue…Léonie (ma petite sœur) nous agaçait, Marie et moi, et puis il fallait chanter des cantiques que nous ne connaissions pas …et nous n’avions pas le cœur à chanter.
A la porte de la piscine, nous attendions anxieuses le miracle. Maman, es-tu guérie ? lui disions- nous dès qu’elle sortit. Hélas, elle ne fut guérie que deux mois après, lorsque la Sainte Vierge l’emmena au Ciel […] Comme cette pauvre maman me voyait très triste au retour, elle essaya de me consoler par ces paroles : « Ne t’attends pas à la joie sur la terre, ma Pauline, la Sainte Vierge te dit comme à Bernadette : Je ne te rendrai pas heureuse en ce monde, mais en l’autre. »

Dans ma 20ème année, j’écrivis à la Visitation du Mans, afin de savoir à quel âge je pourrais y être reçue. On me répondit : « Entre 22 et 23 ans ». J’attendais bien paisiblement, quand le 16 février 1882, voici ce qui se passa : J’assistais à la messe de 6 heures à St Jacques, dans la chapelle de N.D. du Mont Carmel, avec Papa et Marie. Tout à coup, il se fit une lumière très vive dans mon âme, le Bon Dieu me montra clairement que ce n’était pas à la Visitation qu’il me voulait, mais au Carmel. Je dois dire aussi que le souvenir d’une amie, Clémentine Saal, morte en prédestinée l’année précédente, me revint à la mémoire ; elle devait prier pour moi certainement. On m’avait assuré qu’elle pensait à entrer au Carmel et aurait pris le nom d’Agnès de Jésus. Je me rappelle que je me sentis rougir d’émotion, et en allant et revenant pour la communion, j’avais peur que cette émotion ne paraisse. Je n’avais jamais pensé au Carmel, et voilà en un instant je m’y trouvais poussée par un attrait irrésistible !

Aussitôt rentrée aux Buissonnets je confiai mon secret à Marie. Elle me fit remarquer seulement l’austérité du Carmel, disant que je n’avais pas une santé assez forte pour l’embrasser. Papa à qui j’allais faire le jour même ma demande, tandis qu’il se trouvait au Belvédère, me dit à peu près ce que m’avait dit Marie. Mais je vis qu’il était au fond très glorieux de me voir cette vocation.

Dans l’après-midi, je le rencontrai en montant l’escalier, il avait l’air un peu triste : « Ne crois pas ma Pauline, me dit-il, que si je suis heureux de te donner au Bon Dieu, je ne souffrirai pas de me séparer de toi » et il m’embrassa avec une tendresse émue. » 

Une âme très aimante : Marie Martin

Une âme très aimante :
Marie Martin (Sœur Marie du Sacré-Cœur) (1860-1940), sœur de Sainte Thérèse de Lisieux

Marie, l’ainée de la famille Martin, est née le 22 février 1860. Elle est baptisée le jour même en l’église Saint Pierre de Montsort, quartier de la ville d’Alençon. À 8 ans, elle fait sa rentrée scolaire avec sa sœur Pauline. Elles sont confiées au pensionnat de la Visitation au Mans (Sarthe).

Marie Martin (Sœur Marie du Sacré-Cœur) (1860-1940), sœur de Sainte Thérèse de Lisieux

Le 2 juillet 1869 Marie reçoit sa 1ère Communion à la chapelle de la Visitation puis sa Confirmation la même année.

Marie très attachée affectivement à sa famille, est aussi une petite fille indépendante et le restera, elle n’aime pas obéir et préfère vivre par elle-même ses propres expériences.

© Sanctuaire de Lisieux

Un jour à la Messe au moment de l’élévation, elle voit tout le monde s’incliner, elle préfère regarder ; « je suis bien libre » se dit-elle. Elle regarde la Sainte Hostie et elle sentit une impression de douceur et de paix.

Le 02 août 1875, elle quitte le pensionnat de la Visitation en récoltant 6 premiers prix.

En 1882, alors que sa chère sœur Pauline entre au Couvent, Marie décide de rencontrer par curiosité, un saint père jésuite, le Père Pichon qui devînt son directeur de conscience. Elle lui dit « Mon père je viens vous trouver car j’y suis poussée irrésistiblement. Pourquoi ? Je n’en sais rien. » Il la questionne sur sa vocation éventuelle et termine l’entretien en lui disant : « J’espère bien vous donner à Jésus ». Marie dira qu’à partir de cet instant elle est prise « dans ses filets…filets de la miséricorde ».

Le 13 mai 1883, Marie soigne Thérèse tombée gravement malade après le départ de Pauline pour le Carmel. Après sa guérison, Marie comprend que Thérèse a été guérie par le sourire de la Vierge. Pour décrire la charité de sa sœur, Sainte Thérèse écrivit :

« Marie était toujours auprès de mon lit, me soignant et me consolant avec la tendresse d’une Mère. Jamais elle ne témoigna le plus petit ennui et cependant je lui donnais beaucoup de mal, ne souffrant pas qu’elle s’éloigne de moi. Il fallait bien cependant qu’elle aille au repas avec Papa, mais je ne cessais de l’appeler tout le temps qu’elle était partie ; Victoire qui me gardait était obligée d’aller chercher ma chère « Mama » comme je l’appelais…Lorsque Marie voulait sortir, il fallait que ce soit pour aller à la messe ou bien pour voir Pauline ; alors je ne disais rien », écrit Thérèse dans Histoire d’une âme. Ou encore « Léonie était aussi bien bonne pour moi, essayant de m’amuser de son mieux, moi je lui faisais quelquefois de la peine car elle voyait bien que Marie ne pouvait être remplacée auprès de moi… »

Entre 1885 et 1886, Marie devient la confidente des scrupules de Thérèse avant de devenir le 15 octobre 1886 Sœur Marie du Sacré-Cœur au Carmel de Lisieux.

En décembre 1894 Marie incite Mère Agnès de Jésus (sa sœur Pauline) à demander à Thérèse d’écrire ses souvenirs d’enfance.

En juin 1895, la petite Thérèse, carmélite avec Marie au Couvent de Lisieux, lui propose son offrande à l’Amour Miséricordieux, Marie hésite, elle ne veut pas courir à l’holocauste, ni jouer à la grande âme et pourtant elle reconnait en Thérèse une Sainte. Elle lui demande des explications avant d’accepter et Thérèse lui répond : « C’est de voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’aie en sa miséricorde. Voilà mon seul trésor ne serait- il pas le vôtre ? ». Entre le 8 et le 17 septembre 1896, Marie demande à Thérèse de mettre par écrit sa petite doctrine (Manuscrit B) En mai 1897, suite à un entretien avec Marie, Thérèse écrira le poème « Pourquoi je t’aime, ô
Marie » Le 8 mars 1937 gravement malade Marie reçoit l’Extrême-Onction Le 19 janvier 1940 Marie meurt à 80 ans au Carmel de Lisieux C’est finalement le poème « Le portrait d’une âme que j’aime » offert à Marie par Thérèse en 1895 pour la fête du Sacré-Cœur qui au fond la décrit le mieux, en voici un extrait : « Moi je connais, une âme très aimante Ayant reçu du Ciel une sublime Foi Rien ne peut ici-bas ravir cette âme ardente : Il n’y a que Jésus qu’elle nomme son Roi » Pour en apprendre plus sur la vie de Marie Martin vous pouvez vous rendre sur ces différents sites : archives-carmel-lisieux.fr https://www.archives-carmel-lisieux.fr/carmel/index.php/chez- marie/autobiographie-de-marie (Cahier autobiographique écrit par Marie) https://www.archives-carmel-lisieux.fr/carmel/index.php/marie-martin
(Extrait de la biographie écrit par le Père Piat )

Découvrons Louis et Zélie

« Ce n’est évidemment pas à cause de la sainteté de la dernière de leurs enfants qu’ils ont été proclamés bienheureux ; c’est à cause de la façon très évangélique dont ils ont vécu leur vie d’époux et de parents. » écrit le Père Pierre DESCOUVEMENT dans la préface du livre de William Jean CLAPIER : « Louis & Zélie Martin une sainteté pour tous les temps ».

Entrons dans leur vie respective pour les découvrir :

Louis, troisième d’une fratrie de cinq, naît à Bordeaux le 22 août 1823. Il fait des études d’horlogerie, mais son souhait est d’être chanoine au Grand-Saint-Bernard. Il est refusé car il ne parle connaît pas assez bien le latin. Il ouvre alors son commerce de bijoutier-horloger à Alençon en 1850.

Azélie-Marie (surnommée Zélie) voit le jour le 23 décembre 1831. Elle est la deuxième de trois enfants. Sa sœur aînée devient religieuse au Mans sous le nom de Sœur Marie Dosithée. Zélie aime tellement aider les plus pauvres qu’elle postule auprès des Filles de la Charité. Cependant elle est refusée. Elle reçoit dans son cœur : « Fais faire du point d’Alençon. » Zélie se forme au métier de dentellière. Elle apprend très vite et est extrêmement douée. Elle crée une fabrique du point d’Alençon en 1853.
Un beau jour d’avril 1858 sur le pont Saint–Léonard, les deux jeunes gens se croisent et c’est là que Zélie entend dans son cœur « voici celui que j’ai préparé pour toi. »

Leur union eut lieu 3 mois plus tard en juillet 1858. Le mariage civil eut lieu à 22h le 12 juillet et à minuit à l’église avec uniquement un prêtre et des témoins. Pas de décorations. Ils voulaient être tout à Dieu ! Après un temps de continence c’est leur confesseur qui les invite à fonder une famille, à vivre leur vocation d’époux.

Neuf enfants naissent : Marie (1860), Pauline (1861) et Léonie (1863) qui a une santé très fragile. Louis et Zélie prie beaucoup pour sa guérison. Louis fait même un pèlerinage à Notre Dame de Séez. Léonie se retrouve guérit !

Hélène (1864-1870), Joseph-Louis (1866-1867) et Joseph-Jean –Baptiste (1867-1868) viennent agrandir la famille. Hélène décède à l’âge de 5 ans et demi malgré une guérison obtenue. Les deux frères perdent la vie au bout de quelques mois. Zélie, dont nous avons une mine de détails sur sa vie de famille via sa correspondance épistolaire avec tous les membres de sa famille, écrit à sa sœur : « Vous le voyez, ma chère sœur, c’est un grand bien d’avoir des petits anges au Ciel, mais il n’en est pas moins pénible pour la nature de les perdre, ce sont là les grandes peines de notre vie. »

1869, Céline vient au monde, suivie de Mélanie-Thérèse en 1870, qui ne survivra que deux mois. La cadette Marie –Françoise –Thérèse en 1873, qui deviendra la petite Thérèse.

A chaque naissance, maladie, épreuve, Louis et Zélie prient, offrent tout à Jésus. Leur vie est rythmée par l’Eucharistie tous les jours à 5h30 avec les ouvriers. Bien que de classe bourgeoise, ils ne font aucune distinction. Ils font preuve d’une grande charité (Louis n’hésite pas à donner ses chaussures neuves à un pauvre, Zélie va visiter les malades…) et seront un très bon exemple pour leurs enfants qui n’hésiteront pas à faire de même.

En juillet 1871, Louis vend son commerce pour aider dans la gestion de l’entreprise de son épouse.

Zélie s’éteint le 28 août 1877 des suites d’un cancer du sein. Elle indiquait à ses enfants que c’était son petit bobo afin de ne pas les inquiéter. Elle n’a pas hésité, malgré sa grande fatigue à partir avec Marie, Pauline et Léonie pour Lourdes afin de demander sa guérison deux mois auparavant.

Zélie n’a pas pu voir chacune de ses filles partir pour la vie religieuse. C’est Louis qui a accepté la volonté de Dieu pour chacune d’elles. Après l’aveu de Thérèse de partir pour le Carmel, Louis, dans la prière, dit : « Mon Dieu, c’en est trop ! Oui je suis trop heureux, il n’est pas possible d’aller au Ciel comme cela je veux souffrir quelque chose pour vous » Il s’est offert après cela !

En 1888, Louis a de graves crises d’hallucinations et en 1889 il est interné à l’hôpital psychiatrique du Bon–Sauveur de Caen. C’est en 1894 que Louis part rejoindre Celui qu’il a tant cherché et prié.

La cause de béatification de Zélie a été ouverte en 1948 et en 1957 celle de Louis. Ils furent canonisés ensemble le 18 octobre 2015.

Louis et Zélie ont tout accepté car ils reconnaissaient la volonté de Dieu et savait qu’elle est toujours mieux que la nôtre.
Laissons le mot de la fin à Sainte Thérèse : »Le Bon Dieu m’a donné des parents plus dignes du Ciel que de la terre. »

Louis et Zélie MARTIN

Si vous souhaitez en lire plus sur ce saint couple, voici une liste non exhaustive :

Louis & Zélie Martin, une sainteté pour tous les temps, de William Jean CLAPIER. Édition Artège Poche, juin 2019.

Louis et Zélie, du Père Stéphane Joseph PIAT, Édition Téqui, septembre 2015

Bande dessinée : Louis et Zélie Martin « plus dignes du Ciel que de la terre » de Marie et Olivier MALCURAT et de Marco GRESELIN Edition Artège, juin 2020.

Et de nos jours … Un exemple de famille nombreuse

« Nous sommes mariés depuis 26 ans. Pendant notre temps de fiançailles nous avions le désir de fonder une famille dans la mesure du possible dans l’accueil de plusieurs enfants.

Nous sommes tous 2, issus de grandes familles ; mon mari était le dernier d’une fratrie de 7 et moi l’ainée de 4 frères et sœur. Issu de famille chrétienne pratiquante.

Nous n’envisagions pas la famille autrement que dans l’accueil d’enfants, tout en gardant à l’esprit qu’il pouvait y avoir la possibilité de ne pas pouvoir en avoir pour raison physiologique ou autres. Ce que nous portions dans la prière.

Une fois marié, nous avons eu la joie d’accueillir notre fille ainée, puis notre second enfant et ainsi de suite avons eu la joie d’avoir 7 enfants dont un au ciel. 3 garçons et 3 filles pour notre plus grande joie, une belle parité….

Comme dit le dicton « famille nombreuse, famille heureuse », mais pas que…. Comme vous devez bien l’imaginer « une famille » ce sont des joies, mais aussi des épreuves.

Mais en regardant et faisant mémoire de ce que nous avons vécu, nous constatons la vie qui y circule. En effet, nous voyons beaucoup de bonheur dans les partages, les échanges, les repas familiaux, les prières en famille quand ils étaient petits, les réussites des uns et des autres, la diversité des personnalités, les chemins variés empruntés, l’aide que l’on peut apporter, les éclats de rire, les jeux qui permettent de créer la cohésion, les fêtes qui nous rassemblent, les découvertes de paysage, villes… que l’on peut faire ensemble, les marches, les préparatifs d’évènements importants (mariage, et autres), l’émerveillement de voir grandir nos enfants, les joies du pardon, la paix que l’on peut y trouver…C’est également accueillir nos enfants qui ne prennent pas forcément le chemin que nous aurions espéré lorsque par exemple la foi n’a plus (ou pas) de sens pour eux.

Dans notre famille il y a beaucoup de joie tout simplement d’être ensemble et de partager de bons moments et même des moments plus douloureux, mais toujours à plusieurs, ensemble, en chemin : C’est la Vie qui circule.

En somme, c’est la joie de contempler le Christ vivant chez nous, en nous, par nous, Lui qui s’est incarné, venu sur terre habiter nos joies, nos peines, ayant vécu lui-même des épreuves, la mort et la Résurrection. N’est-ce pas cela une famille ??? »

Laetitia et Henri

À propos des reliques …

Qu’est-ce qu’une relique ?

En latin, le mot reliquiae signifie restes. Dans l’Antiquité, ce mot était employé par les païens pour désigner le corps ou les cendres des défunts. C’est seulement vers la fin du IVe siècle que les chrétiens d’Afrique commencent à employer le terme reliquiae avec le sens de « reliques » que nous lui connaissons aujourd’hui. La relique est tout ce qui reste sur terre d’un bienheureux ou d’un saint après sa mort. Par sa manifestation atemporelle, elle dit quelque chose du Royaume de Dieu.

Le culte des reliques

Le culte rendu aux corps des chrétiens est attesté dès le IIe siècle. Les martyrs étaient les premiers à être honorés par la construction de martyrium ou d’église. A cette époque-là, les procès en canonisation n’existaient pas encore. La dévotion rendue aux corps saints se poursuit au fil des siècles.

Quantité de pèlerinages sont organisés dans tout l’Occident. Au Moyen Age, de nombreux textes nous donnent des témoignages à la fois sur les miracles attribués aux reliques mais aussi sur toutes les craintes que pouvaient parfois inspirer leur présence.

Rejoindre le Christ vivant

Par l’intercession des saints, Dieu accorde des bienfaits aux hommes. La relique se caractérise par sa capacité à établir une relation entre le fidèle et le saint. Elle est une présence réelle.

Vénérer les saints, disciples et imitateurs du Seigneur, nous fait entrer dans le mystère de la Communion des saints et nous aide à rejoindre le Christ vivant en eux. Par la prière, nous éprouvons alors la sainteté du Christ répandant sur chacun de nous la richesse de sa grâce.

Nathalie ENSERGUEIX
Commission diocésaine d’art sacré Diocèse de Meaux

Ce qui reste d’un saint ou d’une sainte peut être aussi, en ce qui concerne Thérèse, les cahiers manuscrits où elle a écrit l’histoire de sa vie. Nous en aurons un exemplaire (en fac similé) lors de la venue des reliques.
Dans le mot relique il y a le mot « relier ». Une relique peut donc nous relier avec la personne tout comme une photo d’un ancêtre décédé nous relie à lui car on pense à cette personne en voyant l’image.